Été 1970, le grand écrivain italien Dino Buzzati, soixante- quatre ans, n’a plus que quelques mois à vivre.

Au lieu d’accueillir cette nouvelle avec effroi, Buzzati se sent presque soulagé. Enfin, l’ennemi est là ! Il peut abandonner cette attente qui aura pourri toute son existence… Et comme Drogo, son héros du Désert des Tartares, il sourit enfin à la vie alors qu’elle est presque passée.
ll ne parle de son cancer à personne, et sans rien changer à sa routine il se rend 28 via Solferino, au siège du Corriere della Sera,
le journal auquel il collabore depuis quarante ans. Son vieux complice Montanelli, devenu rédacteur en chef, lui apprend la dernière info : dans un petit village du sud de l’Italie s’est produit un phénomène étrange. Les habitants d’un immeuble misérable se sont retrouvés figés, statufiés de manière inexplicable. Une histoire à la Buzzati. Et qui mieux que Dino pour aller enquêter sur place ? Dino hésite puis accepte, attiré par le mystère, et puis il veut finir sa carrière de grand reporter sur un coup d’éclat.
Insensiblement, l’enquête que mène Buzzati le renvoie à lui-même, à sa vie et à son œuvre. À mi-chemin entre le polar métaphysique et la biographie romanesque, nous marchons sur un fil entre rêve et réalité.