En relatant le destin tragique d’un paquebot, le Georges Philippar, Pierre Assouline nous embarque au début des années 1930, à l’heure où l’Europe vacille…

Février 1932. Le narrateur Jacques-Marie Bauer, libraire spécialisé en ouvrages de bibliophilie, s’embarque à Marseille sur un paquebot flambant neuf lors de sa croisière inaugurale sur la ligne Marseille-Yokohama-Marseille. Le Georges Philippar, du nom de son armateur, est d’un luxe inouï. Bauer, qui voyage en 1re classe, fait connaissance avec ses voisins de cabine : industriels, artistes, collectionneurs, ces hommes et femmes de tous horizons dévoilent leur personnalité au fil de leurs conversations. Il croise aussi l’espiègle Salomé, petite-fille du commandant Pressagny, qui deviendra sa confidente. Quant à Anaïs Modet-Delacourt, aussi charmante que son mari est vulgaire, elle l’attire irrésistiblement…
Lorsque entrent en scène des passagers allemands, des camps ennemis se forment au sein de cette petite société cosmopolite : l’ascension d’Hitler divise l’assemblée. Aux rumeurs inquiétantes du monde font écho, à bord, une suite d’avaries techniques faisant planer le doute sur la sécurité du navire. Son retour sera marqué par un incendie spectaculaire entraînant un naufrage – 20 ans exactement après celui du Titanic -, dans lequel le journaliste Albert Londres, revenu d’une mystérieuse mission à Shanghai, trouvera la mort, quelques mois avant l’accession au pouvoir des nazis.
A travers l’histoire dramatique de ce paquebot, sur lequel planent les ombres de Thomas Mann et Stefan Zweig, Pierre Assouline met en scène avec brion la montée des extrémismes et le déclin de l’Europe. Entre comédie de mœurs et tragédie, nourri de portraits mordants et d’anecdotes édifiantes, ce roman inspiré d’un terrible fait divers nous embarque au début des années 1930, vers une catastrophe annoncée.