René Frégni entreprend ici le récit de sa vie, depuis l’enfance à Marseille jusqu’à la période actuelle à Manosque, déjà évoquée dans des livres précédents.
Sa jeunesse a été marquée dès le départ par l’inadaptation au système scolaire, ce qui le conduit, d’année en année, à se marginaliser. Il se met à fréquenter les voyous et les prostituées, il se fait renvoyer de tous les collèges, fait des mauvais coups, vole des voitures… Quand l’âge arrive de partir au service militaire, il est incapable de s’intégrer à un système aussi contraignant : le voilà déserteur à vingt ans. Il se planque durant deux ans en Corse, protégé par des bandits locaux. Retrouvé par les gendarmes, il s’échappe, et le voilà à Istanbul où il vit en vendant de la drogue.
De retour à Marseille, il passe un diplôme d’infirmier psychiatrique, mais son passé de déserteur le rattrape et il est traduit en justice. Grâce au soutien d’un directeur d’hôpital humain et compréhensif, le juge lui accorde une chance de refaire sa vie et le condamne à une peine avec sursis. Il travaillera durant six ans dans un service de psychiatrie, puis animera des ateliers d’écriture aux Baumettes. Entre temps, il aura enfin publié un roman.

Le récit est plein de ce charme sensuel et léger qui a valu à René Frégni, de livre en livre, l’attachement d’un public fidèle et le soutien de nombreux libraires. Ce conteur-né ne se départit jamais de son émerveillement devant la beauté du monde et des femmes.
Plus qu’un fugueur, Frégni est un flâneur. Le goût des rencontres, la passion des paysages restent pour lui indissociables des découvertes littéraires.