Michel Drucker

Michel Drucker : ©Guillaume Gaffiot
©Guillaume Gaffiot
9782221255025ORI

Petite forme, tout l’été 2020. À la fin du mois d’août, le médecin de famille de Michel Drucker à Eygalières, en Provence, l’envoie faire des examens complémentaires à Paris, sans plus attendre. Direction l’hôpital Pompidou, où il va rester près de 3 mois : une bactérie s’est attaquée aux valves du cœur, au rein, à la rate, provoquant une septicémie. Une artérite menace la jambe, à 4 heures de l’amputation. Première opération. Au scanner de contrôle qui lui succède, les médecins découvrent qu’outre les valves cardiaques, les coronaires sont bouchées. Il faut aussi faire un triple pontage. Deuxième intervention, délicate : à son âge, 78 ans, 25 à 30% de risques de ne pas en sortir vivant, plus encore sans séquelles. Cette opération sera réalisée dans le plus grand secret (le patient Drucker a été enregistré sous un faux nom, M. Diocard), un samedi, « parce que c’est plus tranquille » dit son chirurgien, à la toute fin du mois de septembre. 15 heures sur le billard. Puis des semaines en réa, en soins intensifs, avant les 3 mois de rééducation prévus, en clinique. A peine l’a-t-il commencée qu’il faut retourner à Pompidou, et rouvrir : une nouvelle infection menace. Troisième intervention. Et enfin, début décembre, le retour à la maison, avec la poursuite de la rééducation en ambulatoire , 3 fois par semaine, pour regagner les muscles fondus, 10 kilos à reprendre, et les plus extrêmes précautions pour ne pas attraper le Covid.

Aujourd’hui, avec son « cœur tout neuf » et une volonté hors du commun, Michel Drucker se prépare à retrouver le canapé rouge de « Vivement Dimanche », fin mars, et termine l’écriture de ce livre, menée en parallèle de sa rééducation.
Car pendant tout ce temps, ce sont ces deux objectifs qui lui ont permis de tenir, et de se battre : pouvoir de nouveau exercer son métier, et raconter cette épreuve que lui, l’hypocondriaque à l’hygiène de vie d’un sportif de haut niveau, n’aurait jamais imaginé devoir affronter un jour. Pour donner de l’espoir à tous ceux que la maladie frappe, et rendre hommage à cet hôpital public si malmené et pourtant si exceptionnel. On n’est plus le même quand on a frôlé la mort : dans ce récit, intime et universel, d’une renaissance, Michel Drucker parle à chacun de nous.